Avec l’album Mort prématurée d’un chanteur populaire dans la force de l’âge, Arthur H donne une seconde vie aux chansons composées à l’occasion de la pièce de théâtre du même nom, qu’il avait montée avec le metteur en scène Wajdi Mouawad. On y suivait les aventures tragicomiques d’Alice, ex-punk adulé qui veut « dynamiter le système », en mettant en scène sa propre fausse mort. Il imagine ainsi de laisser quelques dernières chansons sur lesquelles le public pourra se recueillir, avant de mieux revenir.

Arthur H a composé les titres de cet album posthume, mais aussi les morceaux des heures de gloire d’Alice. Le résultat prend la forme d’un OVNI musical, cosmique et poétique où l’univers du musicien-chanteur – fait d’un mélange de voix grave, de rock, de jazz et de cabaret – se frotte à des arrangements électro, hip-hop ou simplement au piano et à l’harmonica. Attendez-vous aussi à être frappé par la modernité du spleen baudelairien passé au filtre de l’auto-tune.

Ne s’interdisant aucune expérimentation, Arthur-Alice – sorte de Gainsbarre peroxydé en costume doré – livre des chansons emplies de mélancolie planante et d’esprit baroque. On rit aussi de ses textes à l’humour vénéneux. On peut être punk et dynamiter le système avec finesse…

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