Et si créer la beauté en période de crise était un acte de résistance ? La Symphonie n°5 de Chostakovitch résonne avec urgence. En 1937, dans l’ombre de la Grande Terreur, le compositeur russe se sait menacé. Pour lui, écrire une oeuvre « optimiste » est une question de survie. Son opéra Lady Macbeth de Mzensk a été désavoué par Staline, qui l’accuse d’avoir laissé le chaos remplacer la musique, et il compose sous surveillance. Il choisit alors de s’inspirer des symphonies de Beethoven, qui s’achèvent en apothéose, dans l’espoir que celle-ci conviendra mieux aux autorités. L’œuvre est saluée, même si certains y entendent une dénonciation, un cri étouffé sous la forme du grandiose… Aujourd’hui, elle reste la symphonie la plus impressionnante et la plus célèbre du compositeur. Sa conclusion grandiloquente et pleine d’énergie se pose en contre-poids du 4e et dernier mouvement de la « Pathétique » de Tchaïkovski, un passage recueilli, doux et triste, qui s’ouvre et se referme par une lamentation. Lorsque cette symphonie est créée en 1893, personne ne sait que son auteur mourra neuf jours plus tard, dans des circonstances mystérieuses… L’œuvre est rapidement considérée comme le testament musical du compositeur : on y retrouve son lyrisme heureux, ses accents déchirants, et son tragique impitoyable. Comme Tchaïkovski lui-même le précise, la symphonie intrigue également par le programme sur lequel elle est fondée : « Il restera secret pour tout le monde. Qu’on le devine ! Il est profondément empreint de sentiments subjectifs, et maintes fois, au cours de mes pérégrinations, en la composant mentalement, j’ai beaucoup pleuré. »

PROGRAMME

Chostakovitch : Symphonie n°5 op. 47 (55')
Tchaïkovski : Symphonie n°6 « Pathétique », Finale - Adagio lamentoso (10')
(bis) Tchaïkovski : Le Lac des cygnes op. 20, extrait (3')

Tarif: B

Orchestre associé à MA

L’Orchestre Victor Hugo interprète un large répertoire allant de Bach au Sacre du Printemps, de Lili Boulanger à Berio, de Glass à Léopold Mozart, de Mahler à Debussy, du jazz-rock au romantisme. Il n’hésite pas à programmer des concertos pour marimba, glass harmonica, blues band, ou même cor des alpes et propose des créations innovantes. L’Orchestre se définit comme un collectif au service du public et de la musique. Très impliqué dans la vie sociale de sa région, il en est aussi un ambassadeur actif (Philharmonie de Paris, Folle Journée...). Il tend la main à tous les publics, en particulier les enfants et les adolescents, avec des projets artistiques spécialement conçus pour eux, et lance en 2018 Rendez-vous conte, la première saison participative consacrée aux contes musicaux.

Direction : Jean-François Verdier

Visuel : © Mylène Haas