Si le flamenco est souvent résumé aux gestuelles festives et bouillonnantes, il s’avère pourtant qu’une source plus ancienne aux origines méconnues, le cante jondo – un « chant profond » (littéralement) – partage des accents beaucoup plus tragiques, où il est question de labeur, de labour, de détresse, de fièvre et de fureur. Luz Arcas a puisé dans cet univers brut pour créer une pièce singulière, d’une intensité quasi palpable. Le corps entravé de liens de cuir, de selles de bât, de couvertures tissées, elle incarne avec passion la jument, le cabri que les paysans protègent et maltraitent à la fois, comme dans les marianas (chants primitifs flamencos présents dans l’oeuvre). Accompagnée sur scène par ses musiciens, la performeuse devient, comme en plein rite, la chèvre qui suit le gitan errant, la mule du paysan, l’ânesse de l’azacán (porteur d’eau). Dans une chorégraphie « aux aspects intuitifs, instinctifs et dionysiaques », elle tisse avec douleur ce rapport ambigu, ambivalent, sur le fil, des hommes avec le corps des animaux femelles – et par extension, avec celui de la femme. « C’est à cela que j’aspire avec ma danse : sublimer la défaite », nous dit-elle. Un spectacle hors normes où se révèlent tout le talent et la sensibilité d’une artiste visionnaire, récompensé par le prix Godot 2023.

Ce spectacle est soutenu par l’Acción Cultural Española (AC/E) à travers le Programme pour l’Internationalisation de la Culture Espagnole (PICE).

Tarif: C

COPRODUCTION

Luz Arcas, danseuse, chorégraphe et metteuse en scène, a fondé la compagnie La Phármaco en 2009. Ses récentes créations s’articulent autour de deux grands projets : Bekristen / Triptyque de la prospérité (2019-2023), comprenant La domesticación, Somos la guerra et La buena obra, et Le Cycle des miracles (2020-2022), avec Toná, Trilla et Mariana. Elle a également signé la mise en scène et la chorégraphie de Bordo Poniente (Mexique, 2024) et la chorégraphie de l’opéra Rigoletto (2023), mis en scène par Miguel del Arco.
Parmi ses collaborations, Luz Arcas a créé des chorégraphies pour le Víctor Ullate Ballet (2018), la Compagnie Nationale de Danse d’El Salvador (2019, 2021) et l’IPCNA au Pérou (2021). Comme metteuse en scène, elle a réalisé Todas las santas (2022) avec les actrices salvadoriennes Egly Larreynaga et Alicia Chong, ainsi que Psicosis 4.48 (2023) de Sarah Kane.
Elle est l’auteure du livre Pensé que bailar me salvaría, publié par Contintametienes, dont la deuxième édition vient de paraître.
Luz Arcas a été couronnée par de nombreuses récompenses, dont le Prix National de Danse 2024 et le Prix Godot de la Meilleure Œuvre de Danse 2023 pour Mariana. Finaliste des Prix Max 2022 avec Somos la guerra, elle a aussi été nominée en 2017 comme Meilleure Interprète de Danse pour Kaspar Hauser. L’orphelin de l’Europe. Parmi ses autres distinctions figurent le Prix El Ojo Crítico de Danse 2015, le Prix Lorca 2015 et les Prix Injuve et Málaga Crea en 2009.

La presse en parle

Dans son dernier spectacle, Mariana, la chorégraphe andalouse fait ressortir l’animal indomptable qui sommeille en elle.

Danse : Luz Arcas 

Chant : Bonela Hijo

Percussions : Carlos González

Cornette : Abraham Romero

Guitare : Bonela Chico

Chant, palmas et zapateados : Lola Dolores

Direction artistique, chorégraphie et scénographie : Luz Arcas

Accompagnement dramaturgique : Rafael Sánchez Mateo Paniagua

Assistance artistique et costumes : Ernesto Artillo

Lumière : Jorge Colomer

Son : Pablo Contreras

Direction technique : Cristina Bolívar

Techniciens en tournée : José Espigares et Pablo Contreras

Production : Luz Arcas / La Phármaco

Direction de production : Alex Foulkes

Production exécutive : Fernando Jariego

Avec le soutien du Instituto Nacional de Artes Escénicas y de la Música ; de l’Acción Cultural Española (AC/E) à travers le Programme pour l’Internationalisation de la Culture Espagnole (PICE).

Co-production : Bienal de Flamenco de Seville, Teatros del Canal de Madrid, MA scène nationale – Pays de Montbéliard


© Virginia Rota