À moins que ce ne soient les hommes-objets fantasques de son univers low-fi, rappelant l’esthétique de Michel Gondry, qui aient décidés de revenir sur les vestiges de leur ancienne maison. L’artiste-plasticienne belge ne ménage pas ses scénographies dont dégoulinent des rubans de plastique et s’échappent fumées et autres surprises. S’y croisent une table nappée aux gambettes sur talons aiguilles, un carton sur pattes à la trompe-tuyau, un personnage au corps de tableau électrique pétaradant d’étincelles à la moindre contrariété ou encore un joggeur loufoque de trois mètres de haut aux paroles absolument incompréhensibles. Dans ses pièces surréalistes et poétiquement absurdes, le fantôme de Buster Keaton semble prêt à sortir du moindre interstice.

After all Springville forme un rêve éveillé, étrangement familier et merveilleusement incongru. Ce récit explosif repose sur la douce folie cartoonesque de créatures attachantes confrontées à l’obsolescence et à la panne. Mais rien n’est totalement tragique ici, tant l’enchantement visuel permanent de cette communauté bigarrée – qui n’est pas sans rappeler la nôtre – touche à l’irrésistiblement drôle.

Tarif: C

Photo : © Reinout Hiel

Pendant le confinement obligatoire, Miet Warlop / Irene Wool décide de réaliser une plateforme en ligne. Celle-ci sert actuellement à la diffusion de la sitcom internet Slamming Doors, qui fait office de préparation publique au spectacle Histoire(s) du Théâtre 4 (NTGent, 2022). Cette plateforme en ligne sera par la suite développée pour devenir une banque de données dynamique proposant à la fois des documents d’archives et un coup d’œil sur la cuisine artistique quotidienne de Miet Warlop. Lors de chaque visite sur la page web, les spectateurs et spectatrices tomberont sur une photo, une chanson ou un extrait vidéo sélectionné́ de manière aléatoire et qui ne réapparaîtra plus jamais une fois visionnée.

À la fin de l’année 2021, Miet Warlop reprendra, douze ans plus tard, sa pièce Springville. Sous le nouveau titre de After All Springville, elle revisite cette pièce très applaudie pour l’inscrire dans une nouvelle époque et la repositionner dans l’ensemble de son œuvre. After All Springville, mélange d’ancien (la pièce Springville) et de nouveau (l’installation Amusement Park), sera créée a ̀ l’occasion du quinzième anniversaire du centre d’art BUDA en septembre 2021.

Concept et mise en scène : Miet Warlop

Avec : Hanako Hayakawa, Winston Reynolds / Emiel Vandenberghe, Myriam Alexandra Rosser / Margarida Ramalhete, Milan Schudel / Kevin Fay, Wietse Tanghe / Freek De Craecker, Jarne Van Loon

Costumes : Sofie Durnez

Coordination production : Rossana Miele

Coordination technique : Patrick Vanderhaegen

Équipe technique : Eva Dermul, Jurgen Techel, Bart Van Hoydonck


© Reinout Hiel

Miet Warlop est l’artiste flamande la plus farfelue, dynamitant volontiers les genres et les formats. Issue de l’Académie royale des beaux-arts de Gand, la plasticienne réalise nombre de performances et spectacles visuels hantés par des personnages mi-humains, mi-objets, des structures gonflables et gonflées, des tableaux colorés et explosifs, et des sculptures fantaisistes. Rien de comparable avec ce que l’on peut voir d’ordinaire au théâtre.

Télérama