Irvin et Hélène ont installé leur studio d’enregistrement dans deux collèges et un centre de loisirs du territoire. Familles et adolescent·es sont venu·es présenter d’anciens objets de famille, tels que des bijoux, des outils agricoles et horlogers, des vêtements traditionnels, des livres ou encore des photos anciennes. Ces objets deviennent vecteurs de récits sur les traditions locales, les métiers disparus, les mœurs d’autrefois, les migrations ou encore les guerres. Margaux a par exemple apporté le pot à fromage blanc de son aïeule agricultrice ; Suhayb a partagé le livre de culture soudanaise de son grand-père, pays qu’il a dû fuir pour échapper à la guerre civile ; Naïma a transmis à ses deux fils nés en France des bijoux, bols et vêtements traditionnels kabyle qu’ils ont découvert avec fascination.

À la manière d’un rituel, chaque participant·e a réalisé une « empreinte audiovisuelle » de son objet, filmé dans une boîte lumineuse, afin d’en conserver une trace et de rendre cet héritage durable. Mis bout à bout, ces témoignages dessinent une cartographie sensible du Pays de Montbéliard : un territoire raconté par celles et ceux qui l’habitent, à travers des objets modestes ou précieux, devenus les passeurs d’une mémoire collective en mouvement.