MA la remplit en mettant à disposition ses lieux, dont l’outil spécialement dédié qu’est la Scène numérique, sa résidence pour artistes, mais aussi le savoir-faire de son équipe et une partie de ses moyens.

À la fin de leur séjour, les artistes proposent des répétitions ouvertes pour le public.

CONTACT
Irene Román 
Assistante de direction et coordination de la programmation
i.roman@mascene.eu

3 > 14 OCT 2022, SCÈNE NUMÉRIQUE  /  Sortie de résidence : ven 14 oct

José y sus hermanas – José et ses sœurs – est un collectif de cinq artistes catalans qui font allègrement exploser les conventions théâtrales, à travers des créations mêlant mouvements des corps, textes, vidéo, musique live et chansons. Dans ce Concurso de malos talentos – Concours de mauvais talents –, ils sondent la notion de non-violence, communément assimilée, à leurs yeux, à de la faiblesse. En retour, ils posent la question de l’exercice de la violence, souvent considérée comme une force. Une conception des choses que José y sus hermanas bouscule en nous embarquant dans une création qui interroge, à travers un imaginaire queer, le traditionnel schéma « étude-travail-mariage-maison-enfantsretraite ». Cette relecture des rapports humains – où l’individualisme et les rivalités font place à l’interdépendance – prend tout son sens dans un contexte croissant d’injustice sociale, de crise écologique et d’angoisse collective. Mais après tout, pourrait-il y avoir une meilleure époque que la nôtre pour construire de nouvelles utopies ? Et pour permettre aux cinq artistes de creuser leur approche hybride, MA scène nationale les accueille en résidence de création. L’occasion pour eux d’expérimenter de nouveaux outils numériques qui enrichissent et élargissent le cadre de représentation scénique. Le résultat promet d’être non-violent.

20 > 26 OCT. 2022, SCÈNE NUMÉRIQUE



Jur, artiste bien connue du public montbéliardais, vient de traverser une expérience de vie d’une extrême intensité et se sent plus que jamais envahie par une énergie créatrice.



Maintenant ou Jamais sera une composition hybride : solo d'une femme en pleine émancipation artistique, accompagné par de fidèles amis-artistes, changeant au fil des représentations, qui viendront enrichir l'œuvre continuellement.

30 JANV > 4 FÉV 2023, SCÈNE NUMÉRIQUE / Sortie de résidence : ven 3 fév.


Après TRANS (més enllà) et Que faut-il dire aux Hommes ? – présentés à MA scène nationale –, Didier Ruiz explore de nouveaux langages et invente une forme hybride avec Mon Amour, un spectacle entre fiction et documentaire, en présence d’acteurs et de non professionnels. Comme son nom l’indique, cette création parle de l’amour, mais aussi de la mort, tous deux intimement liés. Le père, la mère qui va partir ; le conjoint, la compagne... Comment aborder au théâtre ce moment d’une grande concentration d’émotions, quand une mutation s’opère face à l’absence de l’être cher ? Comment par le passé, les artistes l’ont-ils fait avant que notre siècle ne nous éloigne de ces réalités ? Face à ce vertige, Didier Ruiz imagine un récit fictionnel qu’il frotte, selon son habituel procédé de « parole accompagnée », à des interventions « d’experts » de la mort : médecin, philosophe, religieux... En suscitant un moment de partage, simple et délicat, autour d’un sujet tabou, le metteur en scène ouvre, une nouvelle fois, un dialogue intime avec chacun de ses spectateurs. Une pièce à l’humanité partagée, dont on sort plein de vie, mieux armé pour accueillir l’inéluctable et avec l’envie de dire son amour aux autres. 
 

27 FÉV > 10 MARS 2023, SCÈNE NUMÉRIQUE / Pas de sortie de résidence

À tout rompre, spectacle construit autour d’un motif, celui de la rupture, déclinée de différentes manières, comme des trajectoires interrompues, des traversées d’humain·e·s qui veulent en finir avec quelqu’un·e ou quelque chose. Traversées accidentées et rythmées par les différentes étapes de ces séparations : il y a une prise de décision ou une réception de la rupture, il y a une épreuve de la rupture -- un écroulement, une hémorragie --, et il y a les stigmates que la rupture laisse, sur le plan physique mais aussi sur le plan psychique : dans notre manière de regarder des lieux, par exemple, qui auparavant étaient liés au plaisir mais qui aujourd’hui deviennent des lieux hostiles. Nos ruptures nous construisent et nous disloquent, notre être s’en trouve donc profondément transformé, bouleversé, défiguré. Le spectacle va décortiquer ces étapes décisives : le poul qui s’accélère, une gifle qui s’envole, un mot qui poignarde, une chute violente, un soulagement, un vertige, un cri de libération, etc.

«On est peut-être pas fait pour être un seul moi» Henri Michaux

22 MARS > 6 AVRIL 2023, SCÈNE NUMÉRIQUE / Sortie de résidence : mer 5 avril

Il était donc logique que le chorégraphe Alexander Whitley, connu pour avoir repoussé les limites de la danse grâce à sa maîtrise des nouvelles technologies s’en empare. Son Sacre du printemps utilise les plus récentes techniques numériques du gaming, de l’animation 3D et de la réalité virtuelle pour propulser ce classique dans la danse du 21e siècle. Sous tendu par le thème de la nature et du sacrifice, mais revu à l’aune de nos problématiques environnementales actuelles, Whitley multiplie le nombre de danseurs sur le plateau grâce à leurs avatars virtuels et transporte le spectateur au cœur de ce réveil de la terre, à l’aide d’un mur LED qui amplifie l’expérience visuelle à la hauteur de l’intensité dramatique de la partition. Pour compléter ce programme, une nouvelle chorégraphie sur une musique originale accompagnera cette pièce, comme une réponse créative au chef-d'œuvre initial.

10 > 17 MAI 2023, SCÈNE NUMÉRIQUE / Sortie de résidence : mar 16 mai


En 1936, les Républicains espagnols perdent la guerre. Celso Villanueva, haut-responsable du Parti communiste, est persécuté par les Nationalistes. Il tente de s’enfuir avec un camarade vers la France, en train. Pris d’un pressentiment, Celso descend avant la frontière. Son compagnon continue. C’est la dernière fois qu’ils se verront. Celso rejoint un groupe de maquisards. Quelques jours plus tard, lors d’un échange de tirs, un jeune homme est abattu. Celso s’approche du mort et prend ses papiers au nom d’Angel Dubois. Ce sera sa nouvelle identité jusqu’à l’arrivée de la démocratie, quarante ans plus tard... Cette histoire, c’est celle du grand-père de Celso Giménez. Avec ses complices du collectif La Tristura, Itsaso Arana et Violeta Gil, le dramaturge nous la raconte dans une création traversée par la certitude que l’intimité et la poésie sont des concepts politiques. À la croisée des théâtres visuels et documentaires, le trio partage aussi sa fascination pour les légendes, faites d’éléments inexacts, d’omissions, d’aventures rocambolesques et d’une bonne dose de vérité… Sur scène, une fille zombie revient, avec joie et grâce, sur la vie de Celso-Ángel, ce film noir parfois trop réel pour pouvoir y croire vraiment. Mais après tout, on le sait : Les filles zombies exagèrent toujours les choses. 

1ER > 10 JUIN 2023, BAINS DOUCHES / Sortie de résidence : jeu 8 juin


HURLULA prolonge la recherche sur la voix et la ventriloquie que Flora Détraz a déjà abordée dans Muyte Maker ou Tutuguri. Entre hurlement et ululement HURLULA prend le cri pour sujet chorégraphique. S’élevant dans sa force comme désir de submergement, le hurlement a le potentiel d’exprimer une gamme infinie d’émotions dans leur crudité et leur spontanéité. Ces sonorités rompent le silence de la nuit, font éclater les cadres convenus, distordent visages et corps. De rage ou de plaisir, d’horreur ou de joie, d’effroi ou d’effraie, les cris sont les traces de notre animalité, de notre prime enfance ou les vestiges de rituels très anciens. Ils jaillissent de la profondeur de notre chair, ils sont la pointe de notre intériorité et dessinent un paysage sonore chaotique. C’est pourquoi la chorégraphe a choisi d’adjoindre un film au travail scénique. Inspirée par l’onirisme du cinéma surréaliste, la vidéo creuse le propos de la pièce, et offre d’autres rythmes, d’autres décors et d’autres illusions, comme une projection imaginaire du réel. 

6 > 10 JUIN 2023, SCÈNE NUMÉRIQUE / Sortie de résidence : sam 10 juin


Deux comédiens s’emploient à une reconstitution historique qui dégénère lorsque des spectateurs s’insurgent à propos de la version imaginée par un attaché culturel survolté. Pris à partie, ils se réfugient dans la voiture d’une femme qui, bientôt, reconnaît l’un d’eux. Petits, ils avaient un jeu : lui se prenait pour un empereur et elle, avec d’autres enfants, obéissait aux ordres… Déjà venu à MA scène nationale avec Zoo, petit éloge de l’imperfection, Jean Le Peltier explore ici l’idée qu’on ne peut jamais totalement se mettre à la place de l’autre. Que nous habitons un endroit qu’on peut décrire comme un pays, bâti autour de récits intérieurs qu’on se fait à soi-même quand il s’agit de composer avec le monde… Pour cette création, le metteur en scène déploie, une nouvelle fois, sa poésie décalée, son innocence maîtrisée et son imaginaire sans limite. Sur le principe enfantin du « on n’a qu’à dire que… », la parole des quatre interprètes entrelace les situations, les époques, les différences et les points communs. A leurs côtés, on trouve des arbres danseurs ; des bûches qui portent des nœuds papillons, parce qu’elles pensent que l’élégance est une vertu cardinale ; un Sens Commun aux allures de cheval difforme... Un pays aux allures de conte romantique qui laisse la place à la sensation, à l’indistinct et à l’émotion. 

26 > 30 JUIN, SCÈNE NUMÉRIQUE / Pas de sortie de résidence








Les trois séquences dansées de 20mn de ce nouveau projet, respectivement intitulées Pan, Plis, Peau relèvent chacune de processus d’écriture différents qui se déploient de l’intime au collectif et nous parlent de notre environnement. L’inclinaison poétique du chorégraphe se teinte ici de gravité, là d’ombres et de lumières. Le plateau se fait mat, nocturne et mise sur l’invisibilité. Il s’agit alors de percevoir ce quelque chose qui nous touche, qui nous traverse à partir des corps au travail, de leur présence à leur disparition. Il s’agit aussi de jouer sur le lointain et la proximité, de se reconnecter au règne du vivant, à ses essences et ses mondes multiples, du minéral au végétal, de l’animal à l’humain.